April 04 - May 11, 2013
20 rue des Coutures Saint Gervais - 75003 Paris
Ce nouveau projet de création prend son inspiration dans le souvenir d’une journée de novembre, particulièrement froide à New York en 1984. La perception de ce que je pensais et ce qui devait se réaliser, allait changer à partir de cette date. Mon ami Don fût la première personne de mon entourage à mourir du SIDA.
Ce nouveau projet de création prend son inspiration dans le souvenir d’une journée de novembre, particulièrement froide à New York en 1984. La perception de ce que je pensais et ce qui devait se réaliser, allait changer à partir de cette date. Mon ami Don fût la première personne de mon entourage à mourir du SIDA. Vingt neuf ans plus tard je me retrouve dans une situation similaire au départ de Paris (où je vis actuellement) via New York, pour la cérémonie d’un ami qui a subi le même sort.
J’ai l’espoir que ce travail nous fasse prendre conscience de la disparition de ceux que nous avons perdus.
La citation de l’artiste Frank Stella “Ce que vous voyez est ce que vous voyez” m’a aidé à orienter ce travail : j’éliminais toutes formes superflues, évitant les associations métaphoriques, symboliques et toutes analogies spirituellement transcendantes. Je réduisais tous mes documents en un ensemble de formes géométriques et unitaires d’une part, et d’autre part en un ensemble de matériaux épars, papier biblique, bois, encres et couleurs (indigo, blanc, et pépite d’or). À travers le papier biblique l’encre représente les saignements tels des vestiges d’images microscopiques d’une série d’impressions en provenance d’un laboratoire cellulaire spécialisé dans la recherche du virus VIH. L’absence de l’inutile révèle les qualités intrinsèques des matériaux eux-mêmes. La lumière, la forme, l’espace et le détail des matières n’altèrent pas la fragilité de la mémoire, la douleur de la perte.
“La présence que tu as choisie ne délivre pas d’adieu. Le souvenir est le seul paradis dont nous ne pouvons être chassés. Le souvenir est le seul enfer où nous sommes condamnés en toute innocence.”
Jean-Luc Godard
Longeant le mur de la galerie, une série de triptyques est posée sur une succession d’autels réalisés en contreplaqué. L’installation, en harmonie avec l’architecture de la galerie, invite le spectateur à prendre conscience de l’espace et favorise une relation directe avec l’œuvre, écartant ce qui pourrait être une simple visite de distraction ou de courtoisie à l’égard de l’artiste.
Au fil du temps, arrivant à échéance, mon travail s’oriente de plus en plus vers une étude réfléchie et contemplative sur le thème de la perte et sur la façon dont je pouvais l’exprimer; je remontais dans mes souvenirs et revenais à mon sujet initial: la qualité abstraite et insaisissable de la mémoire.
Past Exhibition
TABLETS (It was November; document. 3)
April 04 - May 11, 2013
20 rue des Coutures Saint Gervais - 75003 Paris