NATURE MORTE est un corpus d’œuvres né de l’utilisation d’objets de rebuts dont la transformation amène une signification au-delà de leur fonction d’usage. Leur moulage dans des matériaux céramiques leur confère un caractère poétique et esthétique qui questionne la nature même de l’objet. Aux objets moulés s’ajoutent des éléments fait main et façonnés qui procurent une autre temporalité aux objets fabriqués en série. Une proposition d’un univers formel organique et alternatif dont l’assemblage et l’accumulation d’objets évoquent parfois des éléments floraux et répétitifs que l’on retrouve dans la nature. Une référence à l’histoire de l’art où des éléments inanimés sont organisés selon un ordre défini. Une nature morte qui fait également écho à notre époque anthropocène et qui questionne notre rapport à l’objet et notre impact en tant qu’humain sur notre environnement naturel. Une métaphore de la force et de la fragilité du vivant qui questionne sa puissance et ses limites.

Démarche artistique 

En utilisant divers procédés de fabrication, d’accumulation et d’appropriation d’objets, j’interroge notre rapport à l’objet en m’intéressant à ses possibilités de transformation et designifiance. Je cherche à en modifier le mode d’existence afin qu’il se révèle autrement. Je travaille en 3D dans l’espace réel à partir des objets et des matériaux qui m’entourent. Il en résulte des objets énigmatiques à mon échelle qui existent dans leur singularité, leur matérialité, leur étrangeté.

Mon travail sculptural se matérialise sous forme de corpus qui constituent des univers organiques, insolites et énigmatiques. Chaque corpus devient un système à l’intérieur duquel se développe une logique qui lui est propre. L’ensemble est souvent fait de composants simples que je prélève dans mon environnement immédiat pour construire de nouvelles structures, systèmes ou réseaux plus complexes. J’expérimente la mutabilité des objets par divers assemblages qui activent leur coexistence. J’observe comment les choses sont faites, comment je peux les déconstruire pour les reconstruire dans une volonté de les réactiver autrement.

Mon travail reflète ma manière de voir mon environnement et d’en rendre compte. J’observe la façon dont le monde se construit et se transforme. Je questionne son fonctionnement et l’action que nous avons sur celui-ci. Dans une perspective élargie, mon travail propose un questionnement sur le vivant, sa complexité, ses paradoxes, sa force et sa fragilité, sa puissance et ses limites. La facture organique de mon travail en témoigne et reflète mon intérêt pour les systèmes biologiques et la matière organique.