1/27

« Au fait, il a fait beau »

 

 

Il n’est pas nécessaire d’expliquer. Elle voulait juste retrouver la glace qu’elle aime, sans idée précise, pas même préconçue. Patricia Schwoerer est partie au Lac Baïkal, Sibérie.  53° 30’ 0 Nord 108° 12’ 0 Est, s’il était besoin de repères. Loin de tout, sauf de la solitude des hommes, par temps de gel. Là où l’eau convertie en solide offre à qui veut la voir sa symétrie momentanée. Des lignes graphiques. Des couches brutes. Et leur addition qui donne cette couleur. Il n’y a rien à faire qu’à regarder.

Dans le froid sec, sur ce lac qui pourrait être une mer, la glace empile ses strates. Il y a des fissures, des craquelures, du bleu, de la profondeur. La nature besogneuse a fait son œuvre, choisissant la rectitude. Cela va à gauche. Cela va à droite. On pourrait parfois croire que c’est tranché. Il n’y a rien à inventer.

Se contenter de photographier par au-dessus. Une plongée, pas tout à fait, à 45 degrés. Ne pas chercher pourquoi ni comment le Baïkal se transforme ainsi, de novembre à mars. Cadrer serré sa fragile impermanence, sa puissance passagère, ses moments décisifs.

Est-ce grand ? Est-ce petit ? Aucune idée. Où est le bas ? Où est le haut ? Aucune importance. Seuls comptent l’état brut et l’éphémère.

AFM

 

 

Dans la solitude et le silence trompeur des glaciers et des icebergs, Patricia Schwoerer s’abandonne à la contemplation de ces symboles de calme, de sérénité et d’innocence.

Rien ne compte plus que la sensation d’être là, simplement présente au cœur de ces masses immémoriales et prodigieuses. La sérénité s’invite, les repères sont abolis : il n’y a plus de temps d’horloge, il n’y a plus d’échelle humaine.

Devant son objectif, les étendues glacées offrent des champs chromatiques infinis où se révèle la gamme inépuisable du blanc. Ce blanc qu’elle perçoit comme la somme de toutes les couleurs, comme un songe ineffable qui ne se relie qu’à lui-même.

Au gré des variations du soleil et des brumes, elle saisit les traces de beauté qui surgissent dans les éruptions figées de cette nature en mouvement constant et pourtant invisible.

Jaillissements, lignes, crevasses, soulèvements : des formes pures et abstraites n’aspirent qu’à trouver un écho éperdument libre dans nos regards et nos esprits.

Julien Combey

 

1/8
1/4

Exposed Work

Patricia Schwoerer

1976           NAISSANCE EN ALLEMAGNE, FORET-NOÎRE

1996           ARRIVEE A PARIS

1997           PREMIER VOYAGE EN BOLIVIE

1999-2006   ASSISTANTE DU PHOTOGRAPHE DE NATURE MORTE

FEDERICO CIMATTI

2004          VOYAGE EN MONGOLIE

2005          PREMIER VOYAGE DANS L’HIMALAYA

2006          DEBUT DE CARRIERE PROFESSIONNELLE

2008          VOYAGE AU JAPON, HOKKAIDO

VOYAGE AU GROENLAND

2009          DEUXIEME VOYAGE DANS L’HIMALAYA

RENTREE A L’AGENCE DE RENATE GALLOIS MONTBRUN

GUILLAUME FABIANI

DEUXIEME VOYAGE EN BOLIVIE (SALAAR DE UYUNI)

VOYAGE EN NORVEGE

PREPARATION DU PROJET PHOTO ALMA AU CHILI

(TELESCOPES BLANCS)

2010           VOYAGE EN NORVEGE

2011           RESIDE UN AN AU CHILI

2015           EXPOSITION ‘ORTE’ À LA GALERIE RIEDER À MUNICH

VOYAGE EN NAMIBIE

2016          VOYAGE AU NICARAGUA

VOYAGE AU SRI LANKA

2017           EXPOSITION ‘KONSEQUENZ VON LICHT’ À LA GALERIE NeC À PARIS

2018           VOYAGE EN SIBERIE, LAC BAÏKAL

2020           EXPOSITION ‘LES IMAGES PERDUES’ À ARLES AVEC OLIVIER SAILLARD

2021           EXPOSITION озеро БайкалÀ LA GALERIE NeC À PARIS

TRAVAILLE REGULIEREMENT POUR DES MAGAZINES COMME WALLPAPER*, NUMERO, T-MAGAZINE.

EN PUBLICITE : BALENCIAGA, PRADA, COMME DES GARÇONS.